C’est un peu plus de 1,26 milliard de DH (MMDH) dont s’apprête à bénéficier la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima de la part du gouvernement pour développer son secteur agricole.
En effet, l’Exécutif, représenté par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, ainsi que par le secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce, Taoufik Moucharraf, a conclu une convention de partenariat dans ce sens, ce jeudi 28 décembre 2023 à Tanger, avec la présidence de la région concernée, qu’assure Omar Moro. La wilaya de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, que dirige Younès Tazi, sera également mise à contribution.
Dans le détail, la convention de partenariat visera deux objectifs spécifiquement :
- Améliorer les chaînes de distribution des produits agricoles en modernisant les circuits de distribution et de commercialisation à travers l’aménagement, l’équipement et la mise à niveau des infrastructures telles que les marchés de gros, les abattoirs, les souks hebdomadaires et les souks à bestiaux.
- Valoriser et de commercialiser les produits du terroir à travers la création et l’équipement de nouvelles unités de valorisation, la mise à niveau des unités existantes pour qu’elles soient agréées par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et la mise en place de plateformes de commercialisation des produits du terroir.
Le tout sera par ailleurs inscrit dans le cadre du Programme de développement de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima 2023-2027 et de la mise en œuvre de « Génération Green » , la nouvelle stratégie de développement du secteur agricole lancée en février 2020 par le roi Mohammed VI.
Soit dit en passant, Mohamed Sadiki a mis a profit sa présence sur le terrain pour inspecter différents chantiers relevant des compétences de son département.
Premier de ces chantiers, celui afférent à la culture de la pomme de terre, qui occupe 24% de la superficie globale cultivée en maraichage, c’est-à-dire dédiée aux légumes, dans la région, à raison de 14.200 hectares sur un total de 58.900 hectares.
Mohamed Sadiki a ainsi visité une exploitation agricole de pomme de terre d’une superficie de 5,18 hectares dans le village de Laouamra, dans la province de Larache, ainsi qu’un entrepôt frigorifique de stockage de pomme de terre d’une capacité de 7.000 tonnes.
Il s’est félicité de la qualité de la filière dans la région, même s’il a semblé regretter que celle-ci privilégie la pomme de terre au détriment d’autres cultures maraichères plus prometteuses sur un plan économique, comme celles des fruits rouges et de certains arbres fruitiers par exemple, d’autant plus que dans le périmètre du Loukkos, où se trouve Laouamra, la culture de la pomme de terre va jusqu’à occuper 60% de la surface maraichère, alors même qu’elle dispose d’un potentiel important en matière de terrains agricoles irrigués ainsi que de ressources hydriques importantes et d’équipements hydro-agricoles modernes.
De là à imaginer une potentielle transformation de la culture dans la région dans les années à venir ?
Et puis, autre grand chantier dans la région dont Mohamed Sadiki a mis à profit son déplacement pour suivre les derniers développements, ceux de l’agropole du Loukkos et du Qualipôle, respectivement lancés en octobre 2022 et mars 2023.
- Plateforme agro-industrielle qui s’étend sur une superficie de 150 hectares au niveau de la commune de Zouada, également à Larache, l’agropole du Loukkos doit bientôt voir sa première tranche, qui couvre une superficie de 53 hectares, livré. Elle a coûté la bagatelle de 457 millions de DH (MDH) et vise à organiser le secteur de l’agro-industrie dans la région, à renforcer la valorisation des produits agricoles, à promouvoir la compétitivité des entreprises agro-alimentaires et à offrir un cadre distinct aux acteurs industriels nationaux et internationaux en facilitant l’accès au foncier aménagé et approprié.
- Installé, pour sa part, sur une superficie de deux hectares, le Qualipôle doit, en somme, abriter les laboratoires de l’ONSSA, de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), de l’établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations « Morocco Foodex » et du Centre régional des jeunes entrepreneurs agricoles (CRJEA). Le montant de sa réalisation se chiffre à 97,8 MDH, et son chantier avance également très bien.