Pendant une cinquantaine de minutes, le vendredi 29 décembre 2023, la chaîne du mouvement séparatiste du Front Polisario, « RASD TV » , a diffusé les programmes de Laâyoune TV, qui, elle, appartient à l’État marocain par le biais de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) et dont les studios se trouvent, comme son nom l’indique, à Laâyoune, au Sahara marocain.
Et pour cause : des hackers qui soutiennent l’appartenance des provinces du Sud au Royaume ont pu accéder à ses systèmes, à partir desquels ils ont commencé à relayer Laâyoune TV. Et ce n’est donc qu’au bout de près d’une heure que les responsables du Polisario ont réussi à reprendre le contrôle sur leur chaîne, aidés en cela, selon des sources dans les camps de Tindouf, en Algérie, où le mouvement a son quartier général, par des informaticiens dépêchés aussitôt par le Conseil national algérien de la sécurité des systèmes d’information (CNSSI), qui relève du ministère de la Défense nationale de la voisine de l’Est.
Selon ces mêmes sources, le soi-disant « ministre » de l’Information de la pseudo « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), Hamada Salma Daf, aurait lui-même été impliqué, tellement l’affaire aurait semé la pagaille dans les rangs polisariens, d’autant plus que la veille le Polisario venait de célébrer ce qu’il appelle « la journée nationale de l’information ». En d’autres termes, cela ne pouvait pas plus mal tomber pour ce dernier, dont les relais médiatiques comme « RASD TV » fanfaronnaient depuis 24 heures quant à leur rôle dans la promotion des thèses séparatistes.
Créée en février 2004 mais seulement officiellement lancée en mai 2009 après que l’État algérien a accepté de la prendre financièrement en charge, « RASD TV » est l’un des pilliers de l’appareil de propagande du Polisario avec notamment sa « Radio Nacional » (qui émet depuis décembre 1975) mais aussi l’agence « Sahara presse service » SPS, initiée en mars 1999. Ces deux derniers médias sont également directement appuyés par l’Algérie.