Lancée en février 2020 par le roi Mohammed VI en vue notamment d’assurer la reforestation du Maroc – avec objectif de planter 600.000 hectares de forêts en l’espace d’une décennie -, la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 » va désormais bénéficier du concours financier de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Représentée par son directeur, Lionel Rapaille, cette dernière a, dans ce sens, conclu, ce jeudi 28 décembre 2023 à Rabat, un contrat de 100 millions d’euros avec le gouvernement marocain.
C’est, du côté de l’Exécutif, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, qui a apposé sa signature, et ce en présence, par ailleurs, du directeur général de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), Abderrahim Houmy, qui chapeaute la stratégie.
Concrètement, l’enveloppe octroyée par la BEI sera répartie sur cinq ans, à compter de l’année 2024 et ce jusqu’à 2028. Elle vise à appuyer trois composantes précises de « Forêts du Maroc 2020-2030 » :
- Appui aux plans d’aménagement des bassins versants, c’est-à-dire, en termes plus clairs, que les zones entourant les cours d’eau feront l’objet d’opération de reboisement ; d’aide à la croissance naturelle des forêts ; d’utilisation d’équipements et de constructions physiques pour contrôler, voire réduire l’érosion du sol ; de replantation des zones érodées ; et de création et d’entretien des chemins forestiers. Cela permettra à la fois d’aider au développement des forêts, de limiter l’érosion, de protéger l’eau et de préserver la qualité des sols.
- Conservation de la biodiversité et valorisation écotouristique dans les parcs nationaux, à travers la sauvegarde et la restauration des habitats naturels, la construction d’infrastructures appropriées et l’encouragement du tourisme écologique.
- Assistance technique à l’ANEF dans la préparation et la mise en œuvre du projet et appui aux filières, avec une subvention de la facilité d’investissement pour le voisinage de l’Union européenne (UE), qui est un outil mis en place au titre de la politique européenne de voisine (PEV) conçu pour aider à contribuer au développement économique des pays voisins du Sud et de l’Est de l’Europe.
« La signature de ce contrat de financement marque un jalon significatif dans la réalisation des objectifs environnementaux et socio-économiques du Maroc » , s’est félicité, à cette occasion, Fouzi Lekjaâ.
Aux côtés de Lionel Rapaille, Fouzi Lekjaâ a, en outre, salué, le niveau des liens de coopération entre le Maroc et la BEI, les deux hommes ayant formulé le souhait d’engager une réflexion conjointe pour aider le Royaume à accéder à de nouveaux moyens de financement.
À ce propos, on peut rappeler que la BEI prévoit incessament d’allouer un milliard d’euros aux autorités marocaines pour aider à financer le programme intégré de reconstruction et de mise à niveau générale des zones sinistrées par le séisme du 8 septembre 2023 dans la province d’Al Haouz, adopté le 20 septembre 2023 sous l’égide de Mohammed VI.
Garanti par l’UE, ce prêt serait actuellement « en cours d’instruction » , à en croire la Commission européenne, qui en avait fait mention le 22 décembre 2023 dans le communiqué annonçant qu’elle débloquait 177 millions d’euros pour le même programme.