C’est une réponse pour le moins politique qu’a faite le ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil, eu égard à la question des applications VTC au Maroc, tolérées comme on le sait depuis des années par les autorités mais jamais formellement interdites.
Questionné par le député PI (Parti de l’Istiqlal) Rachid Afilal Idrissi, le ministre s’est contenté de rappeler qu’aucun cadre juridique n’autorisait actuellement ces applications, dont les principales que l’on retrouve dans le Royaume sont Careem, Hitch, InDrive et Yassir. Elles demeurent donc, légalement parlant, illégales, a expliqué Mohammed Abdeljalil.
En revanche, un changement de loi est-il envisagé ? Oui, a dit, à ce propos, Mohammed Abdeljalil, mais en insistant sur l’aspect de la concurrence loyale. En plus clair, les transporteurs qui sont autorisés, notamment, on l’imagine, les chauffeurs de taxi, ne devraient, selon lui, pas être lésés.
En somme, rien qui ne laisse présager que le schmilblick puisse avancer d’un iota.
De toute façon, c’est, depuis plusieurs années, plutôt au niveau du département de l’Intérieur que la question est gérée, avec notamment l’intervention des wilayas, comme l’avait illustré l’affaire de l’application russe Yango, où c’est la wilaya de la région de Casablanca-Settat qui était venu mettre le hola, au mois de juillet 2023, suite à l’annonce de son déploiement à Casablanca. Décision qu’elle avait également prise en août 2015 à l’encontre du leader mondial Uber, qui, au final, avait fini par mettre les voiles en février 2018.
Au niveau du gouvernement, Mohammed Abdeljalil avait lui-même évoqué, en juin 2022 au parlement, le lancement d’une étude en vue de légaliser les applications VTC. Propos réitéré en juillet 2023 cette fois par le porte-parole de l’Exécutif, Mustapha Baitas, sans que cela n’ait été suivi, pour l’instant, d’effet.
Ceci n’empêche que les chauffeurs VTC demeurent pleinement actifs. Début avril 2023, ils avaient notamment mis en place, à Marrakech, un syndicat expressément autorisé dans la foulée par le ministère de l’Intérieur. Parmi les principaux problèmes qu’ils rencontrent, ceux des affrontements, souvent même physiques, avec les chauffeurs de taxis traditionnels, loin encore de goûter de se voir ponctionner des parts de marché par des concurrents qu’ils jugent foncièrement illégitimes.